Si le 20 janvier Donald Trump a fait ses valises et quitté la Maison Blanche, il n’en a pas moins présidé à un réveil autoritaire dans de larges segments de la population américaine, qui ne se rendormiront pas de longtemps, même après son départ. Trump a non seulement déployé une rhétorique raciste, sexiste, homophobe, xénophobe et islamophobe, mais il l’a intégrée pour de bon dans sa politique. Et cela n’a pas empêché 74 millions d’Américains de voter pour lui en 2020.
Il est encore plus frappant que les sondages de sortie des urnes suggèrent que Trump a, de fait, gagné des soutiens dans tous les groupes qu’il a vilipendés, insultés et blessés, rassemblant plus de suffrages chez les hispaniques et les musulmans qu’en 2016. Les Américains d’origine asiatique se sont aussi repositionnés par rapport à Trump et ont voté pour lui dans une proportion plus importante qu’en 2016. Et Trump, en 2010, a remporté 55 % des voix des femmes blanches.
Dans une tribune publiée par le Washington Post au lendemain des élections, Fareed Zakaria affirmait que les différentes minorités ethniques et religieuses ne formaient pas un groupe monolithique et que, par conséquent, dans les unes ou les autres, on était séduit par Trump pour des raisons indépendantes de l’appartenance à l’une ou l’autre. Mais c’est aborder la question sous un angle trompeur. Trump a créé sa coalition arc-en-ciel et ses partisans sont plus aveuglément loyaux que ceux du président élu Joe Biden. Ce qu’il faut se demander, c’est ce qui réunit les partisans de Trump appartenant à des minorités, les uns aux autres, mais aussi ce qui les lie à ses partisans blancs.
Soutiens contre nature
Certes, Biden a lui aussi sa coalition arc-en-ciel, mais il l’a construite en y en travaillant dur, avec sincérité et avec soin. Il a choisi comme colistière une femme afro-américaine et promis de respecter et de protéger la politique migratoire mise en place par l’administration Obama et le programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals – programme d’action différée pour les personnes arrivées dans leur enfance). Trump, au contraire, a reçu de nombreux soutiens de celles et de ceux mêmes qu’il a violemment attaqués et auxquels il a porté tort. Il a qualifié les migrants venus d’Amérique latine de « trafiquants de drogue, [de] criminels [et de] violeurs », et il a inauguré une politique de séparation des familles de migrants à la frontière avec le Mexique. Il n’en a pas moins augmenté le nombre de ses soutiens hispaniques dans des circonscriptions clés lors des dernières élections.
La guerre commerciale que Trump livre à la Chine a en outre des répercussions dévastatrices sur l’Amérique rurale. Mais cela ne l’a pas empêché de remporter largement l’Iowa et d’autres États agricoles. De mêmes, certains immigrants chinois de première génération (qui ont obtenu leur thèse après un cursus dans des universités de la Ivy League) sont de fervents supporteurs de Trump, malgré ses propos malveillants sur le « virus chinois » responsable de la Covid-19.
Besoin d’autorité
Le socle commun de cette vaste tente abritant blancs ruraux, Latinos texans, entrepreneurs sino-américains, femmes habitant les banlieues des classes moyennes aisées, ainsi qu’une faible part d’hommes noirs mais qui va grandissant, est un profond besoin d’autorité – plus profond que le communautarisme ethnique, l’appartenance religieuse ou l’identité sexuelle. Ces électeurs adorent le pouvoir et celui qui l’exerce et s’identifient à toutes les manifestations de ce pouvoir telles que les exprime le dirigeant qu’ils se sont choisi.
Cet angle de vue permet d’expliquer un large éventail d’attitudes chez les partisans de Trump. Ses déclarations racistes, sexistes, homophobes, xénophobes et islamophobes sont toutes des affirmations de ce pouvoir. Le racisme est une démonstration du pouvoir exercé par les blancs sur les autres groupes ethniques, le sexisme est aussi une démonstration de pouvoir, celui que les hommes exercent sur les femmes. L’intolérance religieuse et la xénophobie sont de la même façon des manifestations de pouvoir. « Redonner sa grandeur à l’Amérique » (« Make America Great Again »), c’est promettre de rétablir les privilèges et le prestige social perdus de ceux dont la sensibilité est heurtée par l’évolution du monde.
En économie, le « flux circulaire » décrit comment un coût supporté par un individu dans le circuit économique correspond pour quelqu’un d’autre à un revenu. Lorsque j’achète mon pain, c’est un coût pour moi, mais un revenu pour le boulanger. Appliquons cette idée à la politique. Une femme blanche est victime de misogynie, mais dans un monde trumpien, elle appartient aussi à une classe de vainqueurs (dont la domination s’affiche par le racisme et la xénophobie). Dans cette vision hiérarchique du monde, les femmes blanches peuvent être réduites à l’état de servantes, mais du moins peuvent-elles exercer sur d’autres, les noirs, par exemple, ou les migrants, leur pouvoir. Dans un tel scénario, alors qu’autrui la tient, dans une certaine configuration, en son pouvoir, une personne peut simultanément tenir en sa propre domination, lors d’échanges séparés, un autrui tiers.
C’est en 2016 que j’ai eu ma première intuition de ce que pouvait être le flux circulaire du pouvoir. Je venais de faire une conférence sur les raisons qui poussent tant de Chinois à soutenir Trump, et une jeune femme, ancienne élève du MIT, nous a fait part d’une discussion qu’elle avait eue avec un de ses camarades, qui lui disait qu’avoir comme président un suprémaciste blanc ne lui posait pas de problème puisque lui, jeune immigrant chinois, avait envers les noirs et les Latinos une attitude discriminatoire.
Autoritarisme d’extrême-droite
Mais comment cette dynamique explique-t-elle le vote noir ou hispanique en faveur de Trump ? En réalité, il existe un fil rouge qui réunit les conservateurs blancs, les partisans asiatiques de Trump et une part non négligeable des Afro-Américains et des Latinos : une prédisposition à ce qu’on nomme l’autoritarisme d’extrême-droite. Cette attitude est marquée par des traits psychologiques qui correspondent aux individus manifestant une « personnalité autoritaire ». Ce type de personnalité a de nombreuses facettes, mais il en est une, fondamentale, qui concerne la perception de l’exercice du pouvoir.
L’autoritarisme d’extrême droite est le fil directeur qui relie les différentes composantes de la coalition arc-en-ciel de Trump. Comme l’a montré le politologue Matthew C. MacWilliams de l’université du Massachusetts à Amherst, le vote des électeurs manifestant cette tendance à l’autoritarisme d’extrême-droite avait une plus forte probabilité, lors des primaires du parti républicain, en 2016, de se porter sur Trump que sur les autres candidates du GOP.
Dans sa thèse de doctorat, soutenue en 2016, intitulée « American Authoritarianism in Black and White », MacWilliams établit qu’en moyenne les Afro-Américains surpassent les blancs dans l’affirmation de cette tendance à l’autoritarisme d’extrême-droite. La fonction sociale et structurante de la religion dans la vie afro-américaine constitue à cet égard une donnée particulièrement éclairante. MacWilliams montre aussi que les personnes fréquentant régulièrement l’église sont, en moyenne, plus enclines à l’autoritarisme d’extrême-droite. Et des recherches similaires, menées depuis les années 1950 ont montré que les Américains d’origine mexicaine avaient eux aussi un penchant plus autoritaire que les Américains blancs, dû aussi, probablement, à leur pratique régulière du culte.
Plutôt que de tenter une vaine répartition des électeurs de Trump en fonction de leur couleur de peau ou de leur genre, une appréhension plus fine de la psychologie pourrait nous aider à comprendre pourquoi le 45e président des États-Unis séduit tant d’électeurs dont il dénigre si cruellement l’identité ethnique, religieuse ou sexuelle. À moins que nous ne parvenions à améliorer notre compréhension non seulement de l’identification prédominante de ces électeurs à ceux qui ont la capacité et la volonté d’exercer le pouvoir mais aussi de leur propre soif latente de pouvoir, nous risquons ne nous trouver une fois encore pris de court par le retour du même phénomène.
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Il est encore plus frappant que les sondages de sortie des urnes suggèrent que Trump a, de fait, gagné des soutiens dans tous les groupes qu’il a vilipendés, insultés et blessés, rassemblant plus de suffrages chez les hispaniques et les musulmans qu’en 2016. Les Américains d’origine asiatique se sont aussi repositionnés par rapport à Trump et ont voté pour lui dans une proportion plus importante qu’en 2016. Et Trump, en 2010, a remporté 55 % des voix des femmes blanches.
Dans une tribune publiée par le Washington Post au lendemain des élections, Fareed Zakaria affirmait que les différentes minorités ethniques et religieuses ne formaient pas un groupe monolithique et que, par conséquent, dans les unes ou les autres, on était séduit par Trump pour des raisons indépendantes de l’appartenance à l’une ou l’autre. Mais c’est aborder la question sous un angle trompeur. Trump a créé sa coalition arc-en-ciel et ses partisans sont plus aveuglément loyaux que ceux du président élu Joe Biden. Ce qu’il faut se demander, c’est ce qui réunit les partisans de Trump appartenant à des minorités, les uns aux autres, mais aussi ce qui les lie à ses partisans blancs.
Soutiens contre nature
Certes, Biden a lui aussi sa coalition arc-en-ciel, mais il l’a construite en y en travaillant dur, avec sincérité et avec soin. Il a choisi comme colistière une femme afro-américaine et promis de respecter et de protéger la politique migratoire mise en place par l’administration Obama et le programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals – programme d’action différée pour les personnes arrivées dans leur enfance). Trump, au contraire, a reçu de nombreux soutiens de celles et de ceux mêmes qu’il a violemment attaqués et auxquels il a porté tort. Il a qualifié les migrants venus d’Amérique latine de « trafiquants de drogue, [de] criminels [et de] violeurs », et il a inauguré une politique de séparation des familles de migrants à la frontière avec le Mexique. Il n’en a pas moins augmenté le nombre de ses soutiens hispaniques dans des circonscriptions clés lors des dernières élections.
La guerre commerciale que Trump livre à la Chine a en outre des répercussions dévastatrices sur l’Amérique rurale. Mais cela ne l’a pas empêché de remporter largement l’Iowa et d’autres États agricoles. De mêmes, certains immigrants chinois de première génération (qui ont obtenu leur thèse après un cursus dans des universités de la Ivy League) sont de fervents supporteurs de Trump, malgré ses propos malveillants sur le « virus chinois » responsable de la Covid-19.
Besoin d’autorité
Le socle commun de cette vaste tente abritant blancs ruraux, Latinos texans, entrepreneurs sino-américains, femmes habitant les banlieues des classes moyennes aisées, ainsi qu’une faible part d’hommes noirs mais qui va grandissant, est un profond besoin d’autorité – plus profond que le communautarisme ethnique, l’appartenance religieuse ou l’identité sexuelle. Ces électeurs adorent le pouvoir et celui qui l’exerce et s’identifient à toutes les manifestations de ce pouvoir telles que les exprime le dirigeant qu’ils se sont choisi.
Cet angle de vue permet d’expliquer un large éventail d’attitudes chez les partisans de Trump. Ses déclarations racistes, sexistes, homophobes, xénophobes et islamophobes sont toutes des affirmations de ce pouvoir. Le racisme est une démonstration du pouvoir exercé par les blancs sur les autres groupes ethniques, le sexisme est aussi une démonstration de pouvoir, celui que les hommes exercent sur les femmes. L’intolérance religieuse et la xénophobie sont de la même façon des manifestations de pouvoir. « Redonner sa grandeur à l’Amérique » (« Make America Great Again »), c’est promettre de rétablir les privilèges et le prestige social perdus de ceux dont la sensibilité est heurtée par l’évolution du monde.
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Le « flux circulaire du pouvoir »
En économie, le « flux circulaire » décrit comment un coût supporté par un individu dans le circuit économique correspond pour quelqu’un d’autre à un revenu. Lorsque j’achète mon pain, c’est un coût pour moi, mais un revenu pour le boulanger. Appliquons cette idée à la politique. Une femme blanche est victime de misogynie, mais dans un monde trumpien, elle appartient aussi à une classe de vainqueurs (dont la domination s’affiche par le racisme et la xénophobie). Dans cette vision hiérarchique du monde, les femmes blanches peuvent être réduites à l’état de servantes, mais du moins peuvent-elles exercer sur d’autres, les noirs, par exemple, ou les migrants, leur pouvoir. Dans un tel scénario, alors qu’autrui la tient, dans une certaine configuration, en son pouvoir, une personne peut simultanément tenir en sa propre domination, lors d’échanges séparés, un autrui tiers.
C’est en 2016 que j’ai eu ma première intuition de ce que pouvait être le flux circulaire du pouvoir. Je venais de faire une conférence sur les raisons qui poussent tant de Chinois à soutenir Trump, et une jeune femme, ancienne élève du MIT, nous a fait part d’une discussion qu’elle avait eue avec un de ses camarades, qui lui disait qu’avoir comme président un suprémaciste blanc ne lui posait pas de problème puisque lui, jeune immigrant chinois, avait envers les noirs et les Latinos une attitude discriminatoire.
Autoritarisme d’extrême-droite
Mais comment cette dynamique explique-t-elle le vote noir ou hispanique en faveur de Trump ? En réalité, il existe un fil rouge qui réunit les conservateurs blancs, les partisans asiatiques de Trump et une part non négligeable des Afro-Américains et des Latinos : une prédisposition à ce qu’on nomme l’autoritarisme d’extrême-droite. Cette attitude est marquée par des traits psychologiques qui correspondent aux individus manifestant une « personnalité autoritaire ». Ce type de personnalité a de nombreuses facettes, mais il en est une, fondamentale, qui concerne la perception de l’exercice du pouvoir.
L’autoritarisme d’extrême droite est le fil directeur qui relie les différentes composantes de la coalition arc-en-ciel de Trump. Comme l’a montré le politologue Matthew C. MacWilliams de l’université du Massachusetts à Amherst, le vote des électeurs manifestant cette tendance à l’autoritarisme d’extrême-droite avait une plus forte probabilité, lors des primaires du parti républicain, en 2016, de se porter sur Trump que sur les autres candidates du GOP.
Dans sa thèse de doctorat, soutenue en 2016, intitulée « American Authoritarianism in Black and White », MacWilliams établit qu’en moyenne les Afro-Américains surpassent les blancs dans l’affirmation de cette tendance à l’autoritarisme d’extrême-droite. La fonction sociale et structurante de la religion dans la vie afro-américaine constitue à cet égard une donnée particulièrement éclairante. MacWilliams montre aussi que les personnes fréquentant régulièrement l’église sont, en moyenne, plus enclines à l’autoritarisme d’extrême-droite. Et des recherches similaires, menées depuis les années 1950 ont montré que les Américains d’origine mexicaine avaient eux aussi un penchant plus autoritaire que les Américains blancs, dû aussi, probablement, à leur pratique régulière du culte.
Plutôt que de tenter une vaine répartition des électeurs de Trump en fonction de leur couleur de peau ou de leur genre, une appréhension plus fine de la psychologie pourrait nous aider à comprendre pourquoi le 45e président des États-Unis séduit tant d’électeurs dont il dénigre si cruellement l’identité ethnique, religieuse ou sexuelle. À moins que nous ne parvenions à améliorer notre compréhension non seulement de l’identification prédominante de ces électeurs à ceux qui ont la capacité et la volonté d’exercer le pouvoir mais aussi de leur propre soif latente de pouvoir, nous risquons ne nous trouver une fois encore pris de court par le retour du même phénomène.