Le président américain Joe Biden a fait passer un plan de redressement de 1 900 milliards de dollars pour aider l’économie américaine à se remettre de la pandémie et qui devrait considérablement stimuler l’économie. Il sera générateur de croissance, de recettes fiscales, et pourra rebattre plus équitablement les cartes afin d’aider les citoyens et les entreprises économiquement plus vulnérables, ce qui devrait également relancer la consommation (paru dans SAY 4, 2e trim. 2021).
De nombreux républicains s’opposent à ce plan, soudainement pris par la religion fiscale qu’ils abandonnent sans réfléchir lorsque leur parti détient le contrôle de la Maison-Blanche. Les réductions d’impôts massives que le gouvernement a accordées aux milliardaires et aux entreprises en 2017 ont entraîné les déficits budgétaires américains les plus élevés jamais enregistrés, exception faite des cas de profonde récession ou de guerre. Mais les investissements et la croissance promis ne se sont jamais concrétisés.
Stimulation
En revanche, le plan de dépenses proposé par Biden s’impose d’urgence. Les données publiées récemment montrent un ralentissement de la reprise aux États-Unis, tant en matière de PIB que d’emploi. Il est évident que le plan de relance apportera une énorme stimulation à l’économie et que la croissance économique générera des recettes fiscales substantielles, non seulement pour le gouvernement fédéral, mais aussi pour les États et les municipalités qui sont maintenant privés des fonds dont ils ont besoin pour fournir des services essentiels.
Les opposants au plan Biden lancent également une mise en garde fallacieuse contre l’inflation – cette menace fantasmée qui est plus imaginaire que réelle aujourd’hui. En effet, certaines données suggèrent que les salaires pourraient être en baisse dans certaines parties de l’économie. Mais si l’inflation se manifeste, les États-Unis disposent d’outils monétaires et fiscaux suffisants.
L’économie se porterait certainement mieux sans taux d’intérêt zéro. Il serait également préférable que les responsables politiques augmentent les impôts en prélevant des taxes sur la pollution et en rétablissant une plus grande progressivité du système fiscal. Il n’y a aucune raison valable pour que les Américains les plus riches paient moins d’impôts en pourcentage de leur revenu que ceux qui sont beaucoup moins bien lotis. Étant donné que les Américains riches ont été les moins touchés médicalement et économiquement par la pandémie de coronavirus, le système fiscal régressif américain n’a jamais paru aussi laid.
Effet Domino
Nous avons vu comment la pandémie a ravagé certains secteurs de l’économie, entraînant des taux élevés de fermeture d’entreprises, en particulier parmi les petites entreprises. Il existe un risque réel que le fait de ne pas adopter un vaste plan de relance provoque des dégâts énormes, voire durables. En effet, de mauvaises performances économiques accroissent l’anxiété économique (aggravant l’anxiété induite par la pandémie elle-même). Cela conduit à une spirale descendante dans laquelle un comportement de précaution réduit la consommation et l’investissement, affaiblissant encore davantage l’économie.
Contagion
En effet, quelle qu’en soit la cause, la faiblesse des bilans et les faillites d’entreprises alimentent une contagion qui va infecter l’ensemble de l’économie, avec de puissants effets d’hystérésis qui entrent en jeu. Après tout, les entreprises qui ont fait faillite dans le cadre de la pandémie ne se remettront pas d’elles-mêmes lorsque la Covid-19 sera maîtrisée.
Le fait que la Covid-19 soit une pandémie – d’envergure mondiale – aggrave la situation. Si les meilleures données disponibles suggèrent que de nombreux pays en développement et marchés émergents n’ont pas été aussi durement touchés qu’on le craignait il y a un an, le ralentissement sans précédent de l’économie mondiale implique un ralentissement de la demande d’exportations américaines.
Les pays les plus pauvres n’ont pas les ressources nécessaires pour soutenir leur économie comme le font les pays développés. La Chine a joué un rôle important dans la reprise après la crise financière mondiale de 2008. Même si elle a été la seule grande économie à croître en 2020, sa reprise a été nettement plus faible que lors de la crise de 2008 (lorsque la croissance annuelle du PIB a dépassé 9 % et 10 % en 2009 et 2010, respectivement). De plus, la Chine laisse désormais ses excédents commerciaux s’accroître, ce qui donne moins d’impulsion à la croissance mondiale.
Un plan prometteur
Comme le plan Biden intègre les principales mesures qui doivent être prises, il promet des rendements importants. La première priorité est de s’assurer que des fonds sont disponibles pour lutter contre la pandémie, pour permettre aux enfants de retourner à l’école et pour permettre aux États et aux localités de continuer à fournir les services de santé, d’éducation et autres dont les gens dépendent. La prolongation de l’assurance chômage permettra d’aider les personnes vulnérables, et en rassurant les populations, elle entraînera une augmentation des dépenses, ce qui aura des effets bénéfiques sur l’ensemble de l’économie.
Le moratoire sur les expulsions jusqu’au 31 mars et l’aide aux familles à faibles revenus encourageront également les dépenses. De manière plus générale, il est bien établi que les populations pauvres ont une forte propension à consommer, donc un train de mesures visant à augmenter les revenus à la base (notamment une augmentation du salaire minimum, des crédits pour enfants et du crédit d’impôt sur le revenu du travail) contribuera à relancer l’économie.
Sous le président Donald Trump, les programmes axés sur les petites entreprises n’ont pas été aussi efficaces qu’ils auraient pu ou dû l’être – en partie parce qu’une trop grande partie de l’argent est allée à des entreprises qui n’étaient pas vraiment petites, et en partie à cause d’une série de problèmes administratifs. Il semble que l’administration Biden soit en train de régler ces problèmes. Si c’est le cas, l’extension de l’aide aux entreprises ne sera pas seulement utile à court terme, mais elle permettra également de remettre l’économie sur pied à mesure que la pandémie s’atténuera.
Les économistes débattront sans doute de tous les aspects de ce programme : combien d’argent devrait aller ici ou là, quel devrait être le seuil pour recevoir des prestations en espèces et quels sont les éléments déclencheurs optimaux pour réduire le programme d’assurance chômage. Les personnes raisonnables peuvent ne pas être d’accord sur ces détails. Les ajuster fait partie de la base du compromis politique.
Mais là où il ne devrait pas y avoir de désaccord, c’est sur le fait que de grandes quantités d’argent sont nécessaires de toute urgence, et que l’opposition à cet égard est à la fois insensible et dangereusement irréfléchie.
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Personne ne sait quelle tournure prendra la pandémie ou si les récentes augmentations de prix seront transitoires, ce qui signifie que les prévisions économiques sont devenues encore plus hasardeuses que jamais. Néanmoins, certaines tendances doivent être surveillées de plus près que d’autres, et certaines politiques doivent être modifiées quoi qu’il arrive.
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Sur plus de 10 000 espèces d’oiseaux, près d’une sur sept est actuellement menacée d’extinction. Le sort des oiseaux, qu’il s’agisse d’individus sauvages ou d’animaux de compagnie, serait plus difficile à ignorer si davantage de personnes comprenaient à quel point ils sont intelligents et complexes.
Historiquement, les succès comme la Conférence de Bretton Woods de 1944 sont beaucoup plus rares que les rassemblements internationaux qui produisent soit de l’inaction, soit des récriminations. La clé est de se concentrer sur ce qui peut être mesuré, plutôt que sur les personnes à blâmer.
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L’ère de la « non-paix »Migrants rassemblés à l'intérieur de la zone tampon de la frontière Turquie-Grèce, à Pazarkule, dans le district d'Edirne, le 20 février 2020.
Les récentes tragédies migratoires dans la Manche et aux frontières occidentales de la Biélorussie montrent à quel point les civils sont devenus des armes involontaires dans une nouvelle ère de conflits perpétuels. Les gouvernements se rendant coupables de mauvais comportements sous couvert d’hypocrisie et de déni plausible, une course « vers le fond » est déjà en cours.
La fin du consensus économiqueLa présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen lors de laConférence de presse sur la réponse de l'Union européenne à la crise du coronavirus, à Bruxelles, le15 avril 2020.
Alors que le choc de la pandémie de Covid-19 a initialement suscité l’unité et la convergence en Europe, la phase actuelle de la crise est beaucoup plus délicate sur le plan économique et politique. Si elle est mal gérée, elle peut rouvrir de vieilles blessures et briser la légitimité nouvellement acquise des décideurs politiques.
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De nombreux républicains s’opposent à ce plan, soudainement pris par la religion fiscale qu’ils abandonnent sans réfléchir lorsque leur parti détient le contrôle de la Maison-Blanche. Les réductions d’impôts massives que le gouvernement a accordées aux milliardaires et aux entreprises en 2017 ont entraîné les déficits budgétaires américains les plus élevés jamais enregistrés, exception faite des cas de profonde récession ou de guerre. Mais les investissements et la croissance promis ne se sont jamais concrétisés.
Stimulation
En revanche, le plan de dépenses proposé par Biden s’impose d’urgence. Les données publiées récemment montrent un ralentissement de la reprise aux États-Unis, tant en matière de PIB que d’emploi. Il est évident que le plan de relance apportera une énorme stimulation à l’économie et que la croissance économique générera des recettes fiscales substantielles, non seulement pour le gouvernement fédéral, mais aussi pour les États et les municipalités qui sont maintenant privés des fonds dont ils ont besoin pour fournir des services essentiels.
Les opposants au plan Biden lancent également une mise en garde fallacieuse contre l’inflation – cette menace fantasmée qui est plus imaginaire que réelle aujourd’hui. En effet, certaines données suggèrent que les salaires pourraient être en baisse dans certaines parties de l’économie. Mais si l’inflation se manifeste, les États-Unis disposent d’outils monétaires et fiscaux suffisants.
L’économie se porterait certainement mieux sans taux d’intérêt zéro. Il serait également préférable que les responsables politiques augmentent les impôts en prélevant des taxes sur la pollution et en rétablissant une plus grande progressivité du système fiscal. Il n’y a aucune raison valable pour que les Américains les plus riches paient moins d’impôts en pourcentage de leur revenu que ceux qui sont beaucoup moins bien lotis. Étant donné que les Américains riches ont été les moins touchés médicalement et économiquement par la pandémie de coronavirus, le système fiscal régressif américain n’a jamais paru aussi laid.
Effet Domino
Nous avons vu comment la pandémie a ravagé certains secteurs de l’économie, entraînant des taux élevés de fermeture d’entreprises, en particulier parmi les petites entreprises. Il existe un risque réel que le fait de ne pas adopter un vaste plan de relance provoque des dégâts énormes, voire durables. En effet, de mauvaises performances économiques accroissent l’anxiété économique (aggravant l’anxiété induite par la pandémie elle-même). Cela conduit à une spirale descendante dans laquelle un comportement de précaution réduit la consommation et l’investissement, affaiblissant encore davantage l’économie.
Contagion
En effet, quelle qu’en soit la cause, la faiblesse des bilans et les faillites d’entreprises alimentent une contagion qui va infecter l’ensemble de l’économie, avec de puissants effets d’hystérésis qui entrent en jeu. Après tout, les entreprises qui ont fait faillite dans le cadre de la pandémie ne se remettront pas d’elles-mêmes lorsque la Covid-19 sera maîtrisée.
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Le fait que la Covid-19 soit une pandémie – d’envergure mondiale – aggrave la situation. Si les meilleures données disponibles suggèrent que de nombreux pays en développement et marchés émergents n’ont pas été aussi durement touchés qu’on le craignait il y a un an, le ralentissement sans précédent de l’économie mondiale implique un ralentissement de la demande d’exportations américaines.
Les pays les plus pauvres n’ont pas les ressources nécessaires pour soutenir leur économie comme le font les pays développés. La Chine a joué un rôle important dans la reprise après la crise financière mondiale de 2008. Même si elle a été la seule grande économie à croître en 2020, sa reprise a été nettement plus faible que lors de la crise de 2008 (lorsque la croissance annuelle du PIB a dépassé 9 % et 10 % en 2009 et 2010, respectivement). De plus, la Chine laisse désormais ses excédents commerciaux s’accroître, ce qui donne moins d’impulsion à la croissance mondiale.
Un plan prometteur
Comme le plan Biden intègre les principales mesures qui doivent être prises, il promet des rendements importants. La première priorité est de s’assurer que des fonds sont disponibles pour lutter contre la pandémie, pour permettre aux enfants de retourner à l’école et pour permettre aux États et aux localités de continuer à fournir les services de santé, d’éducation et autres dont les gens dépendent. La prolongation de l’assurance chômage permettra d’aider les personnes vulnérables, et en rassurant les populations, elle entraînera une augmentation des dépenses, ce qui aura des effets bénéfiques sur l’ensemble de l’économie.
Le moratoire sur les expulsions jusqu’au 31 mars et l’aide aux familles à faibles revenus encourageront également les dépenses. De manière plus générale, il est bien établi que les populations pauvres ont une forte propension à consommer, donc un train de mesures visant à augmenter les revenus à la base (notamment une augmentation du salaire minimum, des crédits pour enfants et du crédit d’impôt sur le revenu du travail) contribuera à relancer l’économie.
Sous le président Donald Trump, les programmes axés sur les petites entreprises n’ont pas été aussi efficaces qu’ils auraient pu ou dû l’être – en partie parce qu’une trop grande partie de l’argent est allée à des entreprises qui n’étaient pas vraiment petites, et en partie à cause d’une série de problèmes administratifs. Il semble que l’administration Biden soit en train de régler ces problèmes. Si c’est le cas, l’extension de l’aide aux entreprises ne sera pas seulement utile à court terme, mais elle permettra également de remettre l’économie sur pied à mesure que la pandémie s’atténuera.
Les économistes débattront sans doute de tous les aspects de ce programme : combien d’argent devrait aller ici ou là, quel devrait être le seuil pour recevoir des prestations en espèces et quels sont les éléments déclencheurs optimaux pour réduire le programme d’assurance chômage. Les personnes raisonnables peuvent ne pas être d’accord sur ces détails. Les ajuster fait partie de la base du compromis politique.
Mais là où il ne devrait pas y avoir de désaccord, c’est sur le fait que de grandes quantités d’argent sont nécessaires de toute urgence, et que l’opposition à cet égard est à la fois insensible et dangereusement irréfléchie.